Chabbat ‘Hayé Sarah
Cours hebdomadaire du Grand Rabbin d’Israel Maran Rabbenou Itshak Yossef Chlita, rédigé par le Rav Yoel Hattab
Toutes les Berakhot sont d’ordre Rabbinique, sauf…
Nous avons parlé dans les cours précédents des différentes bénédictions, et comme déjà mentionné, toutes les bénédictions sont d’ordre rabbinique, à l’exception du birkat Hamazon qui est de la Torah. Ainsi, le Roch (Berakhot, chapitre 3, paragraphe 15) a écrit concernant (Berakhot 21) une personne qui doute s’il a lu le Shema ou non, ou dans le cas où il a un doute s’il a dit « emeth veyatsiv » ou non, qu’il devra reprendre et réciter avec la Berakha, car la règle était de lire le Shema avec ses bénédictions. Il cita justement ce que le Chehiltot de Rav Ahai Gaon a écrit (Yitro, question 53), que toutes les bénédictions sont rabbinique, et en cas de doute sur la Berakha, on ne reprend pas suivant le principe de Safek Berakhot Leakel. Cela implique que pour le Birkat Hamazon, qui est de la Torah, en cas de doute on reprendra. En fait, cela est clairement expliqué dans le Talmud Yeroushalmi dans Berakhot (à la première page, deuxième colonne), que si l’on a mangé du pain et on s’est rassasié, et la personne a un doute s’il a récité le Birkat Hamazon, reprendra. Cela implique que toutes les autres bénédictions sont rabbiniques, y compris les bénédictions de la Torah et la bénédiction de Méïn Shalosh, car si elles étaient de la Torah, elles auraient été mentionnées dans le Talmud Yeroushalmi au même titre que le Birkat Hamazon.
L’opinion du Rambam et du Choulhan Aroukh
Ainsi a statué le Rambam dans les lois des Berakhot, (chapitre 2 halakha 14) : « si une personne a oublié et ne sait pas si elle a recité ou pas le Birkat Hamazon, elle doit reprendre, à condition que le temps de la digestion n’est pas passé ». Le Kesef Mishneh écrit que cette Halakha est en raison du fait que le Birkat Hamazon est de la Torah. Cela se déduit également de ce qu’il a écrit plus loin (chapitre 4 halakha 2) : « si quelqu’un a un doute s’il a reciter la Berakha de “’hamotsi”, il ne reprendra pas car il ne s’agit pas d’une Berakha de la Torah. » Cela implique donc que cette Berakha est bien rabbinique, et que le Birkat Hamazon est de la Torah.
Il a également écrit (chapitre 8 halakha 12) : « toutes ces bénédictions, si une personne a un doute si elle a reciter ou pas la Berakha, elle ne reprendra pas, ni au début ni à la fin, car elles sont d’ordre rabbinique ». Cela implique que le Birkat Hamazon est de la Torah, et en cas de doute, on reprendra. Ainsi a statué Maran dans le Choulhan Aroukh (Siman 185, Halakha 4) : « si quelqu’un a mangé et ne sait pas s’il a reciter le Birkat Hamazon ou non, il doit devra reprendre dans le doute, car il s’agit d’une Berakha de la Torah ». Il a également écrit (Siman 270, Halakha 3) : « pour toutes les bénédictions, si on a un doute si on a récité ou non la Berakha, on ne reprend pas, ni au début ni à la fin, sauf pour le Birkat Hamazon, car elle est de la Torah ».
Les Birkot HaTorah
Il y a quelqu’un qui ont voulu préciser des paroles du Rambam selon lesquelles les bénédictions de la Torah sont elles aussi des Berakhot de la Torah. C’est pourquoi le Rambam a écrit que “Toutes CES bénédictions sont d’ordre Rabbinique”. En effet, dans ce même chapitre, le Rambam parle des lois sur les Birkot Haneenim, des Berakhot sur des profits (aliments), et non au sujet les bénédictions de Mitsvot ou de louanges. Les bénédictions de la Torah, que l’on puisse les considérer comme des bénédictions de louange au Créateur qui nous a permis d’être le peuple élu, ou bien comme des bénédictions des Mitsvot sur la Mitsva d’étudier la Torah, enfin de compte, le Rambam ne parle que des bénédictions sur les profits, et donc, on pourrait déduire que pour le Rambam, les bénédictions de la Torah sont également de la Torah.
En cas de doute
Il existe une conséquence Halakhique sur cette discussion, en ce qui concerne une personne qui est en retard pour la prière. S’il a commencé à réciter les Berakhot du matin et les Birkot HaTorah en chemin – et lorsqu’il arrive à la synagogue, il se demande où il s’est arrêté, et doute donc, s’il a déjà récité les Birkot HaTorah. Si l’on dit que la Birkot HaTorah d’ordre rabbinique, alors on se dirigera en faveur de la légèreté et on ne reprendra pas. Si en revanche, on considère ces Berakhot comme un ordre de la Torah, alors on penchera en faveur de la rigueur et on récitera à nouveau ces Berakhot dans le doute. Selon la plupart des Rishonim – comme l’a rapporté le Shaagat Aryeh (section 24) – les Birkot HaTorah sont de la Torah, alors que de nombreux décisionnaires, dont le Rambane (dans ses critiques au Sefer Hamitzvot à la fin de la partie sur les commandements 15) soutiennent que selon l’opinion du Rambam, ces Berakhot sont d’ordre rabbinique.
Une source ?
Cette même personne voulait dire que, selon le Rambam, les bénédictions de la Torah proviennent de la Torah mentionnent que c’est d’ailleurs ce qu’il était écrit dans le livre « Smikha leHayim »1 (section 2, note 16, page 1). Cependant, ce qu’il a déduit du mot « CES Berakhot« , on peut contrer, car le Choulhan Aroukh (Siman 270, Halakha 3), il a réécrit mot à mot les paroles du Rambam, et a omis le mot « CES« , afin que nous ne tombions pas dans l’erreur comme l’a déduit cette personne. Par conséquent, ont conclue qu’effectivement, toutes les bénédictions, y compris celles de louange, des Mitsvot et des profits, sont d’origine rabbinique.
Le livre Smikha Le’ Haïm
À l’époque, je n’avais pas le livre « Smikha LeHayim ». Je suis allé voir Maran Zatsal et je lui ai demandé où se trouve le livre « Smikha LeHayim » ? Maran savait où se trouvait chaque livre et me l’a indiqué dans sa bibliothèque. J’ai pris le livre et j’ai demandé à mon père si je veux pouvais l’emprunter. Il me dit oui, mais qu’il fallait que je lui rende dès aujourd’hui ! J’ai photographié la réponse justement à ce sujet, et j’ai rendu le livre à Maran. J’ai regardé là-bas et j’ai vu, que rien de tout cela était mentionné ! il apporte un Talmud Yerouchalmi (Perek de trois qui ont mangé) qui dit que peut-être les bénédictions de la Torah reciter par ceux qui montent au Sefer Torah, effectivement sont de la Torah, mais les bénédictions de la Torah que l’on récite le matin après les bénédictions du matin, il conclut là-bas, qu’elles sont d’ordre rabbinique ! (Voir Yabi’a Omer, vol. 5, section 5). Donc, en conclusion, les Berakhot de la Torah sont rabbinique.
L’opinion du Mishna Beroura
L’organisation ‘Dirshou’ fait un examen sur tout le Mishna Beroura, c’est merveilleux et cela encourage l’étude de la halakha, mais il faut préciser aux candidats, que les différentes Halakhot sont de l’avis du Mishna Beroura, et que les Séfarades ne suivent pas tout comme l’opinion du Mishna Beroura. En effet, dans de nombreux cas il suit les l’avis des décisionnaires ashkénazes, contre le Choulhan Aroukh. C’est d’ailleurs ce qu’a écrit clairement le Gaon Rabbi Haïm Kanievski, que le Mishna Beroura n’a pas été écrit pour interpréter la loi pour les Sefardim.
Dans notre cas, par exemple, concernant les Berakhot de la Torah, le Mishna Beroura (Siman 47, alinéa 1) a statué que celui qui doute s’il a récité les bénédictions de la Torah doit reciter “à nouveau” la Berakha “Asher Bahar Banou Mikol Haamim”. Cependant, un Séfarade qui se comporte de la sorte fait une bénédiction en vain, car cela va à l’encontre du Choulhan Aroukh, comme l’ont écrit le Hida (Mahzik Berakha, alinéa 2), le rabbi Yehouda Ayash (dans le Mateh Yehouda, alinéa 1), ainsi que d’autres nombreux décisionnaires. N’a-t-il pas crainte de reciter une Berakha en vain !
Rassemblement de Dirshou en Argentine
Quand j’étais en Argentine, ils m’ont demandé que je vienne pour donner une Berakha aux personnes présentent. J’ai répondu que j’accepté l’invitation à condition que je parle en tant que dernier intervenant. Je suis arrivé là-bas avec le Mishna Beroura en main, et j’ai rapporté des dizaines d’exemples où le Mishna Beroura a interprété la Halakha dans le Choulhan Aroukh différemment de la façon dont elle a été interprétée dans le Beit Yossef lui-même ! J’avais beaucoup de temps.
Discussion du Mishna Beroura sur le Beth Yossef
Un autre exemple. Ce que le Mishna Beroura a statue dans les lois de Bichoul pendant Chabbat. Il écrit (Siman 318, § 41, 43, et dans Biour Halacha § 5, alinéa « Yesh« ) qu’il y a un interdit de réchauffer un aliment préalablement cuit, par une “cuisson” différente, de sa première cuisson. En effet, selon son opinion, réchauffer au feu (Afiya) un aliment qui a cuit au préalable dans ne marmite (Bichoul), c’est interdit, car le mode de cuisson différente va “susciter” une nouvelle cuisson. Alors que selon l’opinion de Maran (Siman 318 § 5) il n’y a pas de cuisson après caisson, mais si l’aliment en question est réchauffé sur un autre mode de caisson (par exemple mettre à même la Plata, un aliment qui a cuit dans une marmite).
Le Mishna Beroura (Siman 318 § 48) a écrit au nom du Haye Adam (Klal 20 § 4) qu’un Kli chéni (deuxième récipient. Le premier est celui qui a cuit l’aliment) qui est à une température évaluer selon les règles de la Halakha au niveau de “Yad Soledeth bo” cuit selon tous les avis. Mais le Beit Yossef (Yoreh De’ah § 116) ne tranche pas de cette façon et pense, qu’un deuxième récipient, même s’il est bouillant et est encore à ébullition, ne cuit pas, car seul le premier récipient qui était sur le feu a le pouvoir de cuire, car ses parois sont chaudes et conservent la chaleur. Alors que le Kli chéni ne cuit pas.
Ceci est explicite dans la Beit Yossef, et celui qui a seulement étudié le Mishna Beroura et n’est pas arrivé à la section ‘Yoreh De’ah’ n’aura pas connaissance de ce Beth Yossef. S’il enseigne la Halakha comme le Mishna Beroura, il agit contre l’avis de Maran. Et s’il dit, qu’il souhaite être plus strict, eh bien il est rapporté dans le Talmud Yeroushalmi (Terumot 5 :5, Haguiga 1 :1, Avodah Zarah 2 :2) que de la même façon qu’il est interdit de permettre ce qui est interdit, il est également interdit d’interdire ce qui est permis (rapporté par le Beit Yossef Yoreh De’ah § 116). D’abord, ayez connaissance de la Halakha, et si certains souhaitent être strict, qu’ils le soient discrètement et en silence.
L’étude du Hazon Ovadia et du Yalkout Yossef
Je leur ai ajouter lors de ce rassemblement, qu’il est effectivement nécessaire d’étudier le Mishna Beroura, c’est un livre important pour comprendre chaque détail de la halakha, mais en aucun cas négliger les décisionnaires séfarades, comme le Maamar Mordechai, le Birkat Yossef, le Yafeh Lelev, le Nahar Shalom Vintura, et le Kaf Ha’haïm. Il faut ouvrir des livres, et c’est un travail difficile, Mais Maran Zatsal a rendu ce travail plus facile pour nous, en rassemblant dans ses livres tous les décisionnaires. Nous avons nous-même également ajouté des éléments sur de nombreux sujets que Maran Zatsal n’a pas abordés.
Quand on termine d’étudier un chapitre dans le Mishna Beroura, comme le chapitre 253 (lois de chehiya et Hatmana) le chapitre 318 (lois sur l’interdit de cuire chabbat) – ou se trouvent de nombreuses différences entre le Mishna Beroura et l’avis du Choulhan Aroukh- il faut étudier ces chapitres dans les livres de Yalkout Yossef où sont rapportés les propos de nos décisionnaires séfarades, et ainsi avoir connaissance ce qu’il faut faire en pratique. Il faut encourager l’étude du Mishna Beroura, c’est certain, mais aussi encourager l’étude de nos décisionnaires séfarades, afin que nous sachions quoi faire. Les ashkénazim doivent aussi étudier nos Poskim, car nombreux séfarades leur posent également des questions, et doivent donc leurs répondre conformément à la halakha.
Rassasié par d’autres aliments que le pain
Il y a une discussion parmi les décisionnaires concernant quelqu’un qui a mangé un Kazaït de pain (27g)2 – et qu’il a été rassasié grâce aux autres aliments. Dans un tel cas, si par la suite il a un doute s’il a recite ou pas le Birkat Hamazon, est-il dans l’obligation de reprendre le Birkat Hamazon du fait qu’il s’agit d’une Mitsva de Torah, ou bien, étant donné qu’il n’a mangé qu’un seul Kazaït, l’obligation du Birkat Hamazon est d’ordre Rabbinique, qui, par extension exemptera cette personne de reprendre le Birkat Hamazon ?
Pas seulement sur le pain
Dans le livre Or Letsion (vol.2 chapitre 13, alinéa 6), il est écrit que si l’on mange du pain avec du saucisson ou bien du fromage, et que l’on est rassasié par le pain avec l’accompagnement, l’accompagnement reste accessoire au pain et le Birkat Hamazon est de la Torah. Mais si l’on mange du pain avec un plat chaud, du riz, des légumes, etc., et que l’on est rassasié par la nourriture (qui n’est logiquement pas un accompagnement du pain), son Birkat Hamazon est d’ordre rabbinique et donc en cas de doute il ne reprendra pas.
C’est un bel argument, mais je doute fortement que Hakham Ben Tsion ait écrit cela. D’ailleurs, nous l’avons déjà noté dans le Yalkout Yossef sur les Berakhot, et plus tard, Maran a également écrit à ce sujet dans son responsa Yabi’a Omer, (vol.9 Choulhan Aroukh, section 138 et vol.10 Hoshen Mishpat Siman 1) que beaucoup de choses dans Or Letsion ne peuvent pas avoir été écrites par lui, car il n’est pas possible qu’un grand homme comme lui, qui était l’un des grands de notre génération, se trompe sur de telles choses.
Rabbi Zerahia HaLevy
Rabbi Zerahia Halevi, le Baal HaMaor (chap.6, Berakhot 41b, alinéa. Amar Rav Pappa), écrit que tout ce qui vient accompagner un repas fait partie de la Svia, la satiété, et on le considèrera comme rentrant dans l’obligation du Birkat Hamazon selon la Torah. Le responsum Halékéth (vol.2, Siman 227), et Rabbi Akiva Iguére l’ont cité pour établir ainsi la halakha. De même, le Gaon Rabbi Mordechai Benet (dans son commentaire sur le Mordechai, chap.7, Berakhot, alinéa 33) indique que les plats chauds, les soupes, et tout autres plats similaires, font partie de cette généralité, pour laquelle le Birkat Hamazon est de la Torah.
Si Hakham Ben Tsion avait vu les paroles de Rabbi Zerahia Halevi, il n’aurait pas permis aux rédacteurs d’écrire ce qu’ils ont écrit et d’induire le public en erreur. Aucun des Rishonim ne conteste Rabbi Zerahia Halevi à ce sujet. La conclusion est que si l’on a mangé un Kazait de pain et qu’on est rassasié grâce à d’autres aliments, l’obligation du Birkat Hamazon est de la Torah. Ainsi, en cas de doute si le Birkat Hamazon a été recite, on reprendra (Yalkout Yossef, Berakhot, nouvelle édition, Siman 184, Yabi’a Omer, Vol. 8, Siman 28, alinéa 89, Yehaveh Da’at, Vol. 6, Siman 10, dans les notes, Halikhot olam, Vol. 2, p. 67, Hazon Ovadia, Berakhot, p. 38).
Et la quatrième Berakha du Birkat Hamazon ?
Le Birkat Hamazon est de la Torah, mais cela ne concerne que jusqu’à la Berakha de « Boné Yeroushalaïm », mais la quatrième bénédiction est d’ordre rabbinique. En effet, elle a été instituée pour les martyrs de Béitar, « Hatov – le bon » remerciant Hachem que les corps de Beitar n’ont pas commencé à se décomposer, « Vehametiv – et le bienfaiteur » remerciant Hachem, qui nous ont été donnés pour l’inhumation (Bérakhot 48a). Donc, lorsqu’il y a un doute si le Birkat Hamazon a été recité, et, comme dans les cas cites, la personne se doit de reprendre car il est dans une situation ou son Birkat Hamazon est de la Torah, ce serait donc seulement pour les 3 première Berakhot, mais il ne doit pas répéter la quatrième Berakha, suivant le principe de Safek Berakhot Leakel.
Safek Derabanane
Dans le livre « Or Letsion » (vol.1 I Siman 7, paragraphe « et selon »), il est écrit qu’il doit également revenir sur la quatrième Berakha. Cependant, il est vrai qu’il existe un désaccord parmi les décisionnaires, mais nombreux sont les décisionnaires qui ont écrit que jusqu’à « Bona Yeroushalaïm » c’est de la Torah, et que « Hatov Ve-Hameitiv » est rabbinique, et donc il ne reviendra pas sur cette quatrième Berakha, car lorsqu’il y a un doute qui s’est installé sur une Mitsva d’ordre rabbinique on sera souple, et on ne reprend pas. C’est ce qu’ont statué le Elia Raba (Siman 184, alinéa 6) et le Lehem Mishneh (chapitre 2 des lois des bénédictions, Halakha 2). Le Olat Tamid (alinéa 3) a d’ailleurs déduit cette Halakha des paroles même du Rambam, et c’est également ce qu’a écrit le responsa Shéilat Ya’akov (Siman 23, alinéa 7) et encore d’autres Poskim.
Craindre un mépris
Dans le Sefer Haeshkol (Vol.1 Siman 18 p. 41) de Rabbi Abraham, le beau-père du Raavad, il écrit que du fait que l’on peut craindre qu’il ne vienne à mépriser la quatrième bénédiction, on reprendra alors même cette dernière Berakha. Mais d’autres Rishonim ne sont pas d’accord avec lui. De plus, le Radbaz (cité dans Yeshuot Ya’akov Siman 158 alinéa 1, Siman 87 alinéa 3 et Siman 99 alinéa 2) a expliqué que dans le ca sou une personne a un doute s’il a reciter le Chéma (Mitsva de la Torah), il devra reprendre aussi les Berakhot, bien qu’elles sont-elles, d’ordre Rabbinique, car étant donné que le doute concerne à la fois la Mitsva de la Torah et les Berakhot qui sont d’ordre Rabbinique, si nous sommes stricts sur la Mitsva de la Torah et indulgents sur les Berakhot d’ordre Rabbinique cela constituerait un mépris pour les institutions de nos Sages. Il termine en disant que cela s’applique également au Birkat Hamazon .
Le Rambane contredit cet avis. Le Rashba aussi écrit au sujet du Chema, qu’il ne reprendra pas les Berakhot, ne craignant donc pas d’un mépris des institutions de nos Sages. En effet, le Rashba écrit (Siman 320 – rapporté par le Beth Yossef fin du Siman 67) que l’on reprend les Berakhot du Chema aussi car l’obligation de reciter le Chema est instituer avec ses Berakhot. Donc, on peut déduire amplement, que selon le Rashba, sans cette raison précise, on ne craint un certain mépris.
Les différentes opinions parmi les décisionnaires
Ceux qui sont d’avis qu’il faut obligatoirement reprendre la 4em Berakha du Birkat Hamazon : le Magen Avraham au nom du Maarash Hayoun, le Knesset HaGuedola, le Pri Hadash, le Gaon Rabbénou Zalman, le Hida, le Beth Menouha, Rabbi Hizkia Midini dans le Sde Hemed, le Arouh Hachoulhan, le Mishna Beroura. On peut aussi déduire de cette façon des paroles du Troumat Hadeshene. On peut donc remarque que l’opinion du Or Letsion n’est pas unique.
Mais pour trancher la Halakha, on se doit de voir TOUTES les opinions. Le Rambane, le Rashba, ainsi que les autres Poskim rapporté plus haut. Tel est l’opinion de Rabbi Yehoshoua Basis dans le livre Avne Tsaedek, le Hatam Soffer, le Chevet Soffer, le responsa Even Yekara et encore d’autres Poskim. Nous devons alors suivre la règle bien connue de Safek Berakhot Leakel
Le principe établi de Safek Berakhot
De plus, je reste perplexe sur Hakham Ben Tsion qui a tranché qu’il faut reprendre aussi la 4em Berakha. Hakham Ben Tsion suit beaucoup le Ben Ish Hai, et m’a dit une fois qu’il met tout en œuvre pour établir la coutume comme le Ben Ish Hai. Ici, le Ben Ish Hai (Paracha Houkat, Halakha 9) a statué comme les décisionnaires mentionnés cidessus que l’on ne reprend pas cette 4e Berakha ! C’est d’ailleurs aussi l’opinion de Rabbi Yitzhak Aboulafia dans le livre Pnei Yitzhak (vol. 1 alinéa 71) et Rabbi Eliyahou Mani dans le livre Zikhronot Eliyahou (section 40, alinéa 8). Pourquoi n’a-t-il pas statué comme eux la Halakha ? Peut-être parce qu’il craignait l’opinion du Magen Avraham, qui statué son opinion équivalent à des dizaines de Aharonim, mais qu’en est-il du principe de Safek Berakhot Leakel ? Les décisionnaires qui divergent sont également importants, et le Rashba et le Rambane en font partie !
1 Écrit par Rabbi Haïm Palagi d’Izmir, où l’on trouve plusieurs réponses de son grand-père, le premier rabbin de la communauté, le grand rabbin Yossef Hazan, auteur du « Hikré Lev
2 Un Kazaït suffit pour rendre quitte tous les aliments du repas